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Le médicament, le bipolaire et son psy |
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Notes sur les
thymorégulateurs Références
Les mécanismes
biologiques
sous-jacents des
cycles de l'humeur commencent à être
localisés dans les
effets des
neurotransmetteurs inositol et GABA. Ces mécanismes sous-jacents
jouent
aussi un rôle central dans l'épilepsie. De nombreux
médicaments récents
(
dépakote,
tégretol, lamictal, zyprexa,etc..) sont des
anti-épileptiques
"recyclés" en thymorégulateurs (cela évite les
essais de phase 1).
L'ECT
simule une crise d'épilepsie pour
réguler le cycle de l'humeur. L'étude du "système"
de l'humeur est
extraordinairement difficile, par rapport aux systèmes de
régulation
corporels classiques, par exemple la régulation de la
température par
les hormones thyroidiennes que l'on apprend au lycée. Les
mesures
sanguines sont inefficaces, le cerveau étant
protégé par le foie (rôle
épurateur) et par la barriére
hémato-encéphalite. Les études des
métabolites des médicaments, à la mode dans les
années 80, n'ont rien
donné. La recherche fondamentale utilise aujourd'hui des
images
des caméra à positon (une sorte de scanner très
complexe) pour
visualiser directement les états de l'humeur et leur
localisation. La
puissance de l'outil d'analyse est illimitée mais la puissance
du
cerveau des chercheurs qui doit en faire la synthése tatonnante
et
limitée. Un progrés gigantesque sera
réalisé quand un test biologique
pourra déterminer le type de dépression (bipolaire ou
unipolaire) et
ainsi le traitement correspondant.
Il y a deux obstacles importants au traitement :
1). Les psychiatres "qui se
refusent à traiter les troubles graves de l'humeur par la
médication,
même devant l'évidence clairement démontrée
que le lithium et les
antidépresseurs sont beaucoup plus efficaces que la seule
psychothérapie" (K.R.Jamison). L'affaire Althusser pour la
France en
est une tragique illustration.
2). La guerre que les malades mènent contre les médicaments ( le lithium en particulier).
"J'avais réuni une armée de raisons pour former une forte ligne de résistance à la prise de médicaments. Certaines de ces raisons étaient de nature psychologique. D'autres tenaient aux effets secondaires" et "Les aspects psychologiques pesaient bien plus lourd que les effets secondaires dans ma résistance prolongée au lithium" (K.R.Jamison).
Dans
la représentation du médicament, celui-ci
doit être pris quand on est
malade, il a un effet curatif. Son effet est aussi proportionnel
à la
dose. Le lithium, à doses thérapeutiques, agit à
titre préventif en
réglant, au moins, un système dans notre cerveau (le
cycle de
l'inosotol). Il est dangereux et inutile d'augmenter les doses.
Lorsque le bipolaire est parti dans un cycle dépressif - il
s'est
"échappé" de la régulation - l'effet
régulateur du lithium peut-être
long à revenir. Un arrêt brusque de la prise du lithium
provoque à 90%,
un effet de "rebond" le bipolaire repartant brutalement dans un cycle.
Le traitement des accès de manie
est
également parfois dissuasif d'un traitement ultérieur
voire punitif.
Combien de bipolaires en phase maniaques sont-ils surdosés en
halopéridol (Haldol) ou même en clopixol pour assurer une
garde calme
aux psychiatres et la sieste des infirmiers ? Après ces
expériences il
est normal qu'un bipolaire en phase manie soit plus que réticent
à se
faire hospitaliser.
Un
autre obstacle psychologique est la nostalgie de
la phase maniaque ou hypomaniaque , dans laquelle le bipolaire se
sentait extraordinairement bien. Il faut plusieurs cycles destructeurs
et un appui psychologique fort pour que le bipolaire maîtrise
cette
nostalgie d'un état ou tout parait possible et facile.
Pour surmonter la résistance à
la prise de
médicament au long cours, un programe
psychoéducatif est
nécessaire.
L'effet déraisonnable du placébo en phase
dépressive brouille
aussi les représentations et favorise l'Omega3 et toutes les
medecines alternatives. (à
developper)
En cherchant un peu un(e)
bipolaire peut toujours trouver sur Paris un psychiatre (orientation
psychanalytique) qui non seulement l'approuvera mais également
considérera comme un signe de santé mentale
retrouvée de
"s'affranchir des béquilles médicamenteuses" ou
"d'enlever la camisole
chimique", le dit psychiatre ayant entendu parler pendant 20 mn au
cours
de sa formation de médecin des troubles bipolaires (ou PMD) !
"Je n'ai
aucune indulgence pour les beaux esprits, surtout psychiatres et
psychologues, qui s'opposent au traitement médical des maladies
psychiatriques .. sans l'ombre d'un doute la psychose
maniaco-depressive est une maladie organique : à de très
rares
exceptions, le traiter hors médication est une faute
professionnelle"(K.R.Jamison). Quand on a eu à "supporter" 6
mois de
dépression mélancolique dues à un arrêt du
lithium ou un suicide, la
compétence de certains psychiatres français semble avoir
été obtenue
dans une pochette surprise : les articles scientifiques de
démonstration de l'efficacité du lithium en
prévention datent de 1967
et 1970 (cf
références). Les
thymorégulateurs sont plutôt sous-utilisés que
sur-utilisés : en
France un bipolaire est diagnostiqué 8 ans en moyenne
après le début de
sa maladie. Ce n'est pas le cas pour les tranquillisants et
anti-dépresseurs dont l'usage est plus répandu en France
que dans les
pays voisins.
Un autre sujet de débat
(sur le net, pas chez les spécialistes) concerne l'électro-narcose
ou
ECT.
Cette forme de traitement, efficace sur les cas résistants, a
maintenant comme seul effet secondaire les troubles passagers de la
mémoire à court terme. Les premières ECT
provoquaient des
contractions musculaires spectaculaires, reprises dans des films
comme "Vol au-dessus d'un nid de coucou" ou "un homme d'exception".
Elle est stigmatisée par de nombreux sites internet comme
étant une
forme élaborée de torture et de réduction de la
personnalité. C'est un
traitement rapide (un mois avec un moyenne de 10 ECT) dont le domaine
d'utilisation s'élargit après une longue eclipse (cf le
livre de
souvenirs de Pierre Deniker).
En schématisant, devant des
dépressions profondes un (bon) psychiatre prescrira des
anti-dépresseurs. Après 2 ou 3 EDM sans causes
évidentes, il essaira le
lithium en prévention
( c'est ce
que préconise le DSM III, s'il l'a lu) ou un autre thymorégulateur et
en désespoir de cause des
ECT.
Difficultés du
diagnostic :
nécessité d'un historique,
bipolaire II et adolescence. (à developper)
Colloque singulier et collaboration avec
les accompagnants.
Analogie entre le
rôle
historique de la médecine de GALIEN ( moment
critique)
versus celle des barbiers et aujourd'hui les psychanalistes versus les
neuropsychiatres. Langage des psychanalistes pour décrire les
états de
conscience, mais faiblesse des traitements. Neuropsychiatres avec
médicaments efficace mais diagnostics souvent difficiles et
domaines
d'utilisation incertains.
La typologie des
médecins
(le généraliste, le généraliste
"attaché" à Sainte Anne, le
psychanaliste, le psychiatre qui n'y comprend rien, le neuropsychiatre
chef de clinique, le pape des bipolaires, etc..) et des
établissements
de soins ( la clinique pour étudiants, la clinique luxe, la
clinique
lambda, le service psychiatrique poubelle dans un hopital
général (2
alcolo, 2 drogués, 1 clodo, 3 dépressif) , le
service psychiatrique spécialisé crise, l'hopital de
jour, le CAC), vu
des
patients et de leurs accompagnants, mériterait un chapitre
spécial.
Sans avoir le talent de Nanni Moretti, cela devrait quand même
être
lisible.
En
conclusion "Le trouble bipolaire est
sous-diagnostiqué et
fréquemment
fait l'objet d'un diagnostic erroné de dépression majeure
unipolaire.
Les antidépresseurs sont probablement sur-utilisés et les
stabilisateurs d'humeur sous-utilisés. Les raisons de ce
sous-diagnostic sont :
- L'occultation
des signes de la manie par le
patient.
- La
non-implication des membres de la famille dans
le processus de diagnostic
- La mauvaise
connaissance par le clinicien des
symptômes de la manie". Ghaemi
N,
Sachs GS, Goodwin FK. (World J Biol
Psychiatry. 2000 Apr;1(2):65-74.)
Quelques livres-témoignages d'un accès facile
retraçant les parcours de
vie difficiles des bipolaires 1:
K.R JAMISON De l'exaltation à
la
dépression.
Un professeur de psychiatrie très célébre raconte
sa double vie de
bipolaire 1 et de thérapeute. Traitement au lithium.
Danielle STEEL. Un rayon de
lumière :
l'histoire de Nick Traina, mon
fils.
Très bien écrit dans le style mélo grand public.
Attention, c'est un
cas peu courant de trouble précoce. Il se transforme en trouble
bipolaire 1 (classique) à l'adolescence. Traitement au lithium.
Deux
livres par des auteurs français :
Michel Rocher Des hauts et des
bas qui perturbent notre vie. Chiron. 2002.
J-A Genermont, Christian Gay Vivre
avec des hauts et des bas. Hachette. 2002. Pour en savoir plus
(1)
SGDG : sans garantie du docteur Christian GAY pour ceux qui n'auraient
pas compris.