Electro-chocs (ECT), traitement ou
torture ?
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Les notes et références sont
rédigées par un groupe de travail et sont bien sûr SGDG (1)
L'ECT est pratiqué depuis 1938, à la suite de
recherches sur les effets des crises induites par le camphre sur des
patients schizophrènes. En 1938, deux chercheurs italiens, Ugo Cerletti
et Lucio Bini, ont été les premiers à provoquer une crise à l'aide de
courant électrique chez un homme schizophrène avec hallucinations.
L'homme fut guéri après 11 traitements, ce qui provoqua une utilisation
massive de l'ECT pour les maladies mentales.
Lorsque l'on pense à l'ECT, beaucoup d'entre nous se rappellent
les
images terrifiantes des films "Vol au-dessus d'un nid de coucou" ou "Un
homme d'exception". Insistons sur le fait que ces images ne reflètent
absolument pas les pratiques d'ECT aujourd'hui. Auparavant, avant
l'utilisant de relaxants musculaires, il arrivait que les patients
aient des fractures d'os à la suite des chocs électriques.
Si vous vous intéressez à l'ECT vous trouverez très certainement
des
interlocuteurs qui se battent contre l'ECT avec virulence. Ceci est
notamment du au fait que l'ECT a longtemps été utilisé pour un nombre
de pathologies diverses et parfois, malheureusement, pour contrôler et
calmer des patients problématiques. Par ailleurs, les représentations
de l'ECT dans les médias, sont violentes et anciennes et ces images
choquantes se gravent dans nos mémoires. Il est important de les
dissocier de ce qu'est l'ECT aujourd'hui. Cette procédure ne serait pas
légale en France si elle était aussi barbare que certains semblent
le croire.
Aujourd'hui, l'ECT n'est utilisé que pour traiter des troubles
mentaux
sévères et handicapants qui résistent aux traitements médicamenteux et
psychothérapeutiques. Le médecin expliquera en détail au patient et à
son entourage les raisons pour lesquelles on envisage de le traiter
avec l'ECT et les effets secondaires potentiels que cela risque
d'induire, la perte temporaire de la mémoire à court terme en
particulier.
L'ECT est généralement utilisé pour le traitement de
patients en phase sévèrement dépressive pour lesquels la psychothérapie
et les traitements médicamenteux n'ont plus d'effets. Il peut également
être utilise dans le cas d'un risque imminent de suicide car
l'ECT est souvent plus efficace et plus rapide que les traitements
médicamenteux.
Généralement la procédure a lieu lors d'une hospitalisation , bien que
des procédures ambulatoires existent en "rechargement de batteries", en
dehors des périodes de crises. Le patient doit être à jeun sur les
8-12h précédant le traitement. Le traitement implique l'intervention
d'un psychiatre, d'un anesthésiste et de personnel médical. Le patient
est anesthésié à l'aide d'un barbiturique ou d'un autre anesthésique.
Les muscles sont temporairement paralysés avec de la succinylcholine,
ce qui empêche les mouvements saccadés violents qui auparavant
pouvaient occasionnellement entraîner des fractures des os. Le rythme
cardiaque et d'autres signes vitaux sont bien sûr contrôlés au cours de
la procédure. Des électrodes sont places sur chaque tempe (pour l'ECT
bilatérale) ou sur une temps et le milieu du front (pour l'ECT
unilatéral). Un courant électrique passe alors par le cerveau, ce qui
induit un choc, ce choc pouvant être visible dans un mouvement des
doigts de pieds, un rythme cardiaque plus soutenu, des poings serrés ou
un torse bombé. Une ECT efficace cliniquement dure environ 30 secondes
et le patient ne souffre absolument pas. Pendant le choc, il y a une
série de changements dans les tracés de l'electro-encéphalogramme (EGG)
et lorsque l'EGG redevient stable, la crise est passée. Lorsque le
patient se réveille, il peut avoir mal à la tête, la nausée, être
temporairement confus ou avoir les muscles raidis. Plusieurs séances
d'ECT (entre 5 et 12, mais cela peut varier d'un patient à l'autre),
espacés généralement de 2-3 jours sont nécessaires pour que le
traitement réussisse. Le moral du patient ne va pas remonter
subitement, il suivra le même chemin qu'une sortie de dépression
normale, en dents de scie, mais en accéléré par rapport à un traitement
normal.
L'effet secondaire de l'ECT sur la mémoire est un sujet
controversé. Beaucoup de patients parlent d'une perte de la mémoire à
court terme sur quelques jours ou semaines. Dans la grande, grande
majorité des cas, les facultés de mémoire à court terme reviennent,
mais il y a des cas où des troubles de la mémoire à court terme
persistent. Il faut cependant tenir compte du fait, que même sans ECT,
beaucoup de patients sévèrement dépressifs souffrent de problèmes de
mémoire à court terme (comme si le corps effaçait volontairement ces
moments difficiles), et que donc ces pertes de mémoires pourraient être
liées à la dépression elle-même et non au traitement.
Lors des premières années de l'utilisation de l'ECT, 1 patient sur 1000
décédait. Aujourd'hui les études montrent un taux de mortalité très
faible de 2,9 décès sur 10,000 patients ou, dans une autre étude, 4,5
décès sur 100,000 traitements. La plupart du risque est induit par
l'utilisation d'un anesthésique. Notez que le risque de décès n'est pas
plus élevé que celui induit par l'utilisation d'un anesthésique au
cours d'une procédure chirurgicale mineure.
Il n'y a aucun doute sur l'efficacité de l'ECT bien
administrée pour traiter les dépressions sévères. Les experts ne sont
pas sûrs de la raison pour laquelle l'ECT fonctionne. Certains pensent
que l'ECT agit en modifiant certains processus électrochimiques du
cerveau.
L'ECT est l'un des traitements les plus controversés en psychiatrie.
Les abus d'utilisation dans le passé, sa présentation défavorable dans
les médias et les témoignages virulents de cas isolés contribuent au
contexte controversé de l'ECT. Il y a clairement des effets
secondaires, en particulier sur la mémoire et la confusion, cependant
c'est un traitement efficace dans des crises où les traitements
médicamenteux et psychothérapeutiques échouent.
Réalisé en grande partie à l'aide de
l'article http://ky.essortment.com/whatiselectroc_riek.htm, traduit en
français avec quelques modifications.
Références
ECT AMM, conférences de consensus http://www.sfar.org/ectrecomm.html
Consensus sur les indications des électro-narcoses (ou ECT Avis de la commission de la
transparence Divers : sites internet.
(disponibles sur le web-pdf, html - ou en document papier)
Notices des constructeurs
Synthéses.
EN FRANÇAIS: LIVRES (en
français). De
L'exaltation à la dépression. Kay Redfield Jamison. Robert
Laffont. 1995. Intéressant
et très vivant (très bipolaire si je peux me permettre), par une grande
spécialiste à double titre. N'élude aucune des questions délicates
posées par sa maladie et son traitement au lithium et répond sans
langue de bois médicale. SITES
d'opposants à L'ECT ou d'anti-psychiatrie.
http://www.pharmacorama.com/ezine/lupourvous63.php
des petites conclusions sur un article paru en 2003
http://www.antipsychiatry.org/fr-ect.htm (en français) Un site anti-psychiatrie radicalement contre tout : ECT, psychothérapie, etc.. Ils ont simplement oublié de nous dire comment ils comptaient éviter les 1000 suicides annuels en France de bipolaires.