croco argos2003
Notes sur les traitements
ARGOS2003

   Les notes et références sont écrites par un groupe de travail et sont bien sûr SGDG (1)
PROVISOIRE (base de discussion)


Neuroleptique, AD et thymo  | thymo plus ADTraiter les crises | Pour quelques BPIII de plus | Références

 Les principaux documents de référence sont indiqués en fin. Il n'est pas question d'être exhaustif sur un tel sujet, aussi a-t-on privilégié les documents récents faisant autorité (AMM, notices fabricants, avis commission de transparence, etc..) et les documents en français.  La presse de vulgarisation médicale a été volontairement écartée.

  C'est un essai de rationalisation, d'intelligence des traitements des troubles bipolaires. Une réaction "brute" devant certains traitements infligés aux bipolaires.
  En quelque sorte "soigner les troubles bipolaires pour (par) les nuls" .

Quelques schémas explicatifs doivent complèter ces textes :
  - une balançoire avec deux cales de chaque côté (thymo)
  - l'image du presse-livre (thymo)
  - Une bombe qui descend avec marqué AD (déclenchement des crises maniaques par les AD)
  - Une bosse sur une plaque de tôle que l'on rectifie à grands coups de marteau : on a toute chance de faire ressurgir la bosse de l'autre côté
  -  Les amortisseurs  (thymo)

NEUROLEPTIQUE, ANTIDEPRESSEUR ET THYMOREGULATEUR

[SEROPRAM plus TERCIAN]
Un neuroleptique c'est un frein et un antidépresseur un accélérateur. Vouloir stabiliser la vitesse de sa voiture en appuyant à la fois sur le frein et l'accélérateur c'est du travail de cochon, quand on a un stabilisateur de vitesse (le thymorégulateur) à disposition.

Pour nuancer le propos, il y a un seul cas (ô combien délicat) où la prescription à la fois d'un neuro et d'un anti-dépresseur peut être indispensable, c'est le cas des états mixtes avec coexistence au même moment de traits dépressifs et de traits maniaques.

Sinon prescrire les deux à la fois c'est de la médication symptomatique, qui n'additionne que les effets secondaires.

Avec tout anti-dépresseur (vérifiez sur les notices) il y a le risque, pour les bipolaires, de taper trop fort sur la dépression et de faire suivre une phase maniaque. C'est la même chose avec les neuroleptiques (c'est moins clair sur les notices, mais tout aussi réel)

Image de la balançoire qu'il faut stabiliser avec des freins de chaque côté.

NB.certains spécialistes renommés utilisent le tercian à très faibles doses (comparer avec celle indiquée sur les mentions légales) pour l'utiliser comme "facilitateur du sommeil" en tenant compte de sa demi-vie assez longue. Mais c'est vraiment un raffinement clinique au-delà de l'imagination de la plupart des psy.


THYMOREGULATEUR PLUS ANTIDEPRESSEUR

[DEPAKOTE plus SEROPRAM]

En traitement de phase dépressive :
- pour les bipolaire I ce n'est pas recommandé
- pour les bipolaire II, il n'y a pas consensus. beaucoup de médecins prescrivant à la fois un thymorégulateur (traitement de fond) et un anti-dépresseur (pour une durée limitée).

En traitement de "maintenance" , préventif, pour les bipolaires, seuls les thymorégulateurs - Dépakote, lithium, trileptal, zyprexa, lamictal (USA) - ont obtenu une indication de mise sur le marché.

Le risque avec ces traitements de maintenance unipolaire, c'est que beaucoup de médecins, infiniment plus familiarisés avec la dépression unipolaire qu'avec les troubles bipolaires n'en viennent à les utiliser systèmatiquement.
Cela va accentuer les mauvaises tendances constatées dans les traitements des troubles bipolaires :

"Le trouble bipolaire est sous-diagnostiqué et fréquemment fait l'objet d'un diagnostic erroné de dépression majeure unipolaire. Les antidépresseurs sont probablement sur-utilisés et les stabilisateurs d'humeur sous-utilisés. Les raisons de ce sous-diagnostic sont :

- L'occultation des signes de la manie par le patient.
- La non-implication des membres de la famille dans le processus de diagnostic
- La mauvaise connaissance par le clinicien des symptômes de la manie". Ghaemi N, Sachs GS, Goodwin FK. (World J Biol Psychiatry. 2000 Apr;1(2):65-74.)"

TRAITER UNIQUEMENT DES CRISES
Un type de traitement, exigé par certains bipolaires, est de ne traiter que les crises (maniaques ou dépressives) à leur début pour éviter qu'elles ne prennent une ampleur catastrophique. C'est très efficace pour certain(e)s. Cela évite de prendre des médications, lourdes en effets secondaires, au long cours.

a) Malheureusement, cela exige une disponibilité parfaite du psy capable de réagir au quart de tour (et au téléphone) et une parfaite connaissance de la part du patient de ses symptômes de début de crise. (ou l'hospitalisation du patient nécessaire pour laisser fuser la crise en environnement très contrôlé).

J'ai été refroidi (et même glacé ) devant ce type d'approche en entendant les parents d'une ex-patiente venir devant un groupe de parole expliquer que leur fille ne viendrait plus. Elle s'était suicidée, sa psy habituelle ayant pris sa retraite et son successeur n'avait pas la même réactivité.

b). Ne pas confondre le traitement d'un symptôme (la durée de sommeil par exemple) avec la montée de fond de la crise, sinon celle-ci montera derrière la digue et finira par déborder les défenses et tout dévaster. Le seul traitement de fond c'est le thymorégulateur.



POUR QUELQUES BIPOLAIRES III DE PLUS.
Deux autorisations de mise sur le marché pour la prévention des récidives dépressives viennent d'être accordées pour le Zoloft et l'Effexor.

Il est bien précisé "dans le trouble unipolaire de l'adulte" et que ces médicaments doivent être interrompus en cas de virage maniaque de l'humeur.
Malheureusement il est probable que beaucoup de médecins oublieront la restriction "unipolaire" et traiteront en maintenance les bipolaires II ce qui fera quelques bipolaires III de plus.



REFERENCES
    TMAP2003 (voir les deux pages d'algorithmes en particulier)
     TMAPmaj2004

     BAP2003