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Notes sur
les difficultés de la prise en charge

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Jeudi  25 mars 2004

   Les principaux documents de référence sont indiqués en fin. Il n'est pas question d'être exhaustif sur un tel sujet, aussi a-t-on privilégie les documents récents faisant autorité (rapports de recherche) et les rares documents en français.  La presse de vulgarisation médicale a été volontairement écartée.

 

I. LES OBSTACLES A SURMONTER.

 Ia. Trouver un psychiatre libéral.

  Il y a 700 000 personnes avec des troubles bipolaires en France et 3,3 Millions relevant du spectre bipolaire.
 Pour les soigner 1 000 psychiatres intéressés par les bipo dont beaucoup vont partir à la retraite;
 La première difficulté est celle de l'accès aux soins, de trouver un psychiatre. En province il faut souvent 3 à 4 mois pour avoir un rendez-vous. Mais si le diagnostic est déjà difficile le suivi sur le long terme devient insoluble.
Il n'y a pas de réseau constitué entre les généralistes et les psychiatres.

 Ib. Accès hospitalier.

     Milieu hospitalier et CMP.Parfois 6  mois pour avoir un lit d'hospitalisation.  Voie d'accés  à l'hopital  les urgences où le diagnostic est fait par un interne.

 Ic. Accepter sa maladie.

   Il y a un travail personnel qui doit être fait pour surmonter les sentiments que le diagnostic de maladie mentale provoque :
   - l'ignorance
  - la peur
   - la honte
de la part de l'entourage et de la société. Ces sentiments sont transmis au patient, qui doit apprendre à les surmonter. Un stade fondamental de la stabilisation est d'accepter la maladie et les effets indésirables des médicaments.
  L'alliance thérapeutique est nécessaire.

  Id Accès aux informations.

   Au premier MEDEC  opposition à l'information des malades de la part des médecins.

 Ie. maladie -> personnalité sous-jacente du malade -> psychiatre -> environnement

   Un  traitement réussi  doit  tenir compte de  toute la chaîne .

 II. MALADIE.

 IIa. Historique de la prise en charge de la PMD au spectre bipolaire.

     Il y a 20 ans on parlait de psychose maniaco-dépressive avec activité délirante. Les antidépresseurs étaient difficiles à manier.
Aujourd'hui, les antidépresseurs sont faciles à manier et l'on en vend  53 M  de boites par an par les généralistes en majorité.

  Problèmes actuels : virages maniaques induits par les antidépresseurs, 60% des déprimés sont des bipolaires.
  Aujourd'hui on parle de spectre des troubles bipolaires.
  Hétérogénéité très grande des troubles  au point que l'on pourrait parler de troubles multipolaires.
  Le vocabulaire  a changé pour refléter cette évolution des connaissances :
                      1950  PMD  et dépression unipolaire ou réactionelle
                      puis maladie bipolaire et dépression
                      puis troubles bipolaires I et II
                      puis troubles bipolaires III  attribué aux virages antidépresseur ou aux antécedents familiaux
                      puis troubles 1 1/2 21/2 ... et maintenant multipolaire.
 La typologie des troubles bipolaires est très syndromique, ce qui se traduit par un éparpillement avec l'avancée de la recherche clinique.        

  IIb. Les formes difficiles à traiter : circulaire, cycles rapides, formes mixtes.

      Forme graves : circulaires ou à cycle rapide.
               circulaire : sujets jamais équilibrés soit une excitation soit une dépression.
               cycles rapides : circulaire aggravé 12 à 14 épisodes par an.
 Souvent en rapport avec l'hypothyroïdie et entretenus par une alcoolisation importante.

     Difficile à traiter formes mixtes avec des symptômes dépressifs et maniaques simultanés.
       manies mixtes :  rit et pleure à la fois
       dépressions mixtes : (chantal henry)  tristes avec sensationde cerveau sans repos, hyperactivité, hypersensorialité, fatique de fin de journée, irritabilité.
       manies dysphoriques.

 III. PERSONNALITE DU SUJET.

 IIIa. La personnalité sous-jacente "colore" la symptomatologie.

    personnalité borderline avec souvent des problèmes dans l'enfance (abandon, agression,..) de prise en charge difficile
    personnalité anxieuse
    personnalité névrosée..

 IIIb. Interactions personnalité / maladie

    Il faut traiter le plus vite possible pour éviter la perturbation de la personnalité.
    Etats subsyndromiques dans les périodes intercritiques.

 IV. PSYCHIATRE.

 IVa.  Difficulté d'établir une relation de confiance.
 IVb.  Souvent méconnaissance du sujet.

 V. ENVIRONNEMENT.

  Trouble multidéterminé avec une prédisposition génétique et des facteurs déclenchants.

 Va. facteurs génétiques

     pas de gène unique
     des gènes de vulnérabilité différents suivant les formes du trouble (ex : formes à début précoce poids génétique plus important)
     La présence de ces gènes n'est pas suffisante pour provoquer le trouble

 Vb Evénements déclenchants

    -deuils, ruptures, licenciements (pas controlables)
    - règles d'hygiène de vie (possibles à controler)

 Vc  Stress.

   Des études récentes montrent que le stress diminue l'observance des traitements.
  Le stress agit en amont comme facteur déclenchant et en aval en entretenant le trouble et diminuant l'observance.

 VI. POUR UNE BONNE PRISE EN CHARGE.

Une bonne prise en charge jouera sur tous ces facteurs.

VIa. Le territoire des troubles bipolaires.

   Le pourcentage des malades n'est pas fixe car la pression de la société induit stress important et marginalisation.
   Notre société entretient et façonne ce trouble.

 VIb Tenir compte du déterminisme multifactoriel.

  La prise en charge devra tenir compte dde tous ces facteurs et de l'environnement familial.

 VIc  Clentèle bipolaire une chance pour les psychiatres qui les suivent

   Ce n'est pas une chance pour les patients, mais c'est une clientèle sympathique pour les psychiatres qui les traitent.

 VId Bipolarité et procréation.

   Incompréhension devant l'interdiction de procréation édictée par certains psychiatres.

 VIe Passer de la "neutralité bienveillante" à l'empathie.

  La neutralité bienveillante est une attitude fausse.
  Avec un bipolaire, hyperaffectif, on est entrainé dans une relation de sympathie ou d'empathie qui est fondamentale pour la compréhension.
Références (SGDG)