Si vous avez une
nouvelle à faire paraitre :
webmaster@argos2001.org
article Figaro 4 juin 2004
les données rapport
CLERY-MELIN info-Psy Et le client ?
LE DRAME DES INTERNEMENTS PSYCHIATRIQUES FORCES
Dans le Figaro du 4 juin 2004,
en première page, un article de Delphine CHAYET était
sous-titré "Entre 1992 et 2001, leur nombre a augmenté de
86%, marquant une inquiétante explosion".
L'article rappelle dans un encart que l'internement
"administratif" est une exception française et cite un
témoignage : "Le supplice d'Evelyne, assommée
de médicaments et attachée".
L'assemblée nationale a rejeté le 14 mai la proposition
de création d'une commission d'enquête sur la progression
des internements psychiatriques faite par Mr Georges HAGE. Rapport
Le rejet a été motivé par des arguments
d'autorité invoqués par des professionnels du
secteur ! La question posée - augmentation du nombre d'HO et HDT
- a été traitée par le mépris. Pourtant,
elle est claire et compréhensible par tout citoyen. Le retard,
anormal, de publication des statistiques amène à
soupconner une volonté de dissimulation.
Les raisons possibles de cette dérive
flagrante, importante et condamnable sont de quatre ordres :
- les internements abusifs.
- l'afflux d'alcooliques et de toxicomanes
- Une intolérance ou une incapacité sociale
à tolérer certains marginaux et a les interner pour s'en
débarasser.
- Un problème d'organisation : l'installation des urgences
psychiatriques à l'hopital général amène
celui-ci
à se débarrasser de beaucoup de malades
génants vers l'hôpital psychiatrique à
défaut de pouvoir les envoyer vers des structures externes
adaptées.
Il est anormal que des députés fassent
passer leur appartenance à une caste médicale avant le
mandat de
représentation donné par leurs électeurs et
refusent tout débat.
LES DONNEES.
Évolution du
nombre de décisions d'HSC entre 1992 et 2001
|
1992
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Nombre
d'HDT
|
31 057
|
49 112
|
55 033
|
57 277
|
62 560
|
62 894
|
Dont HDT
de plus de 3 mois (en %)
|
25
|
17,5
|
14,35
|
14,5
|
12,14
|
11,9
|
Nombre
d'HO
|
6 631
|
7 475
|
8 817
|
8 931
|
9 171
|
9 625
|
Dont HO
de plus de 4 mois (en %)
|
30
|
33,9
|
30,2
|
26,1
|
30
|
23,7
|
Total
du nombre des HSC
|
37 688
|
56 787
|
63 850
|
66 208
|
71 731
|
72 519
|
Source :
Direction générale de la santé (DGS)
- Rapports d'activité des
commissions départementales des hospitalisations psychiatriques
(CDHP)
Voir aussi le rapport d'étape sur l'exécution de la loi ,
le rapport Stohl-1997
Rapport CLERY-MELIN, KOVESS, PASCAL
Le dernier rapport en date.
rapport
Clery-Melin
L'INFORMATION PSYCHIATRIQUE mars 2004
L'éditorial de ce numéro consacré
à "l'hopital en question", intitulé "les faits sont
têtus" discute de l'augmentation du nombre de HO et HDT et de la
position du député Georges Hage qui s'étonne
"qu'aucun critère démographique,
épidémiologique ou socio-économique ne puisse
rendre compte de telles disparités [entre
départements]".
Yves Hémery dixit " Il aura échappé
à la
sagacité de l'honorable représentant du peuple et de ses
affidés que la loi de 1990 est devenu un outil de triage pour
les services d'urgence des hôpitaux ou toute la misère du
monde afflue inexorablement, et que depuis 1990, nombre de secteurs
psychiatriques sont implantés en hôpital
général. Cette coïncidence institutionelle interdit
de fait la double certification , celle de l'urgentiste et celle du
psychiatre du service d'acceuil. L'augmentation des HDT d'urgence ne
montrerait-elle simplement que la défaillance du médecin
de ville dans son rôle de premier certificateur ou la "gachette
facile" de certains urgentistes ?
.. Quoi qu'il en soit, il faut s'inquiéter du recours
à l'hospitalisation sous contrainte lorsqu'elle ne relève
pas explicitement d'une nécessité thérapeutique.
.. Enfin la loi de 1990 permet les recours (tribunal) (sic1) et
les contrôles (CDHP) (sic2) qui évitent les situations
où prévaudraient l'arbitraire ou l'atteinte aux
libertés. La législation française , en
l'état, lie fortement obligation de soins et hospitalisation
sous
contrainte, elle permet donc encore de donner la priorité au
sanitaire face au sécuritaire (sic3)"
sic1. Comment, sous neuroleptiques et interné, un malade
pourrait-il pratiquement entamer une procédure judiciaire au TGI
?
sic2. Dans 83 départements le CDHP n'a fait aucun
contrôle sur place dans un établissement psychiatrique.
sic3. "Priorité du sanitaire par rapport au
sécuritaire" des mots, rien que des mots ..Paroles, paroles..
D.Leguay dans l' article "Faut-il réinstaller des lits"
p197-202 rappelle l'augmentation de 16,6% pour les HDT entre 1997
et 1999 et de 10,4% pour les HO sur la même période
et se pose hypocritement la question "augmentation de la
morbidité" ou "évolution des pratiques".
Les psychiatres ne se posent jamais la question du respect
des
libertés individuelles (médecin= insoupconnable), du
conflit d'intérêt entre le responsable du service
face à un malade agité et l'obligation pour le
médecin de respecter d'abord l'intêret du patient (ne pas
assommer les malades par facilité, au prix d'hospitalisations
prolongées et de rechutes dépressives). Des phrases
comme "la maladie mentale expurge le fou de sa
citoyenneté" ou "la fugue, comportement
particulièrement discourtois d'une personne contrainte à
l'égard de ceux qui lui veulent tant de bien" (Claude
Barthélémy, Information psychiatrique, mai 2004)
rélèvent d'une relation de maître à esclave.
Le fonctionnariat des médecins hospitaliers
permet de conjuguer le pouvoir et l'absence totale en pratique de
responsabilité professionelle. On comprend qu'ils ne se
remettent pas
naturellement en question.
ET LE "CLIENT" DANS TOUT CA ?
Pour une institution psychiatrique française aux normes
internationales :
- Les internements d'office doivent être
décidés par un juge, comme dans tout pays
civilisé. Garantie du contradictoire et de l'appel possible.
Proposition déjà soutenue par H.EY et H.MIGNOT dans le
livre blanc de 1967 et le rapport DEMAY de juillet 1982.
- Les chiffres d'HO et d'HDT doivent être publiés et
disponibles, trois mois après leur enregistrement, avec le
détail de la durée des internements et des
modalités d'entrées.
- En HDT, la famille doit avoir le choix de
l'hôpital ou la clinique de soins ( pourvu qu'un service
"fermé" y soit agréé). Cela peut permettre
d'éviter certains services hôpitaliers notoirement
pourris, au moins pour
quelques privilégiés.
- Les médecins doivent être formés à traiter
les crises maniaques avec uniquement les doses nécessaires.
Trop de zombies se proménent dans les couloirs des hopitaux
psychiatriques. L'objectif sécuritaire ou plutôt de
tranquillité des professionnels prend trop souvent le pas sur
l'objectif de soins.
Références
:
http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/confsuicide/benoitloi.html
livre blanc du Conseil de l'Europe
sur les traitements "involontaires"
article
données rapport
CLERY-MELIN INFO-PSY Et le client ?
Hébergement
du site offert par
online.fr